Extrait du journal

Je sais que certains d’entre eux, pai cette manoeuvre, croient pouvoir attirer à i leur groupe la majorité du parti. Les puissances administratives et de presse, se disent-ils, sont avec Blumet et Paul Faure, mais nous avons plus de militants que l’on ne croit. Voyez Hubert Rouger, par exemple. Il vote la motion Paul Faure, mais, écrivant pour ses électeurs dans le Petit Provençal, il se défend de n’être pas national. Tout ce que j’ai fait, dit-il en résume, c’est pour la défense nationale. Les paysans, les ouvriers socialistes, les petites gens qui ont été attirés par le mot, par le désir de profondes réformes sociales, et qui ne veulent pas de lutte de classes (ô Frossard), ni de révolution (ô Paul Faure), ni même de vacances de la légalité (ô Léon Blum) et qui cependant votent « socialiste », ceux-là, Hubert Rouge: le sait, sont pour la défense nationale. Leur délégué vote pour la motion Paul Faure, mais dans la réunion préparatoire on a pensé selon l esprit de Paul Boncour. Et c’est ce qui fait que les Vingt-Sept ont osé leur geste, c’est ce qui fait qu’ils ont écrit, qu’ils ont lancé leur manifeste, c’est ce qui fait sans doute aussi qu’ils n’ont pas cru devoir aller plus loin....