Extrait du journal

Le duel du dogme raciste et de la pensée religieuse se poursuit en Allemagne dans des conditions sévères. Il est dans la logique des choses, puisque le christianisme, dans son acception la plus large, répugne à cette idée qu’il y ait tin peuple élu, puisque son action évangélisai rire s'étend au contraire indistinctement à toutes les branches de la famille humaine. Cependant, si l'opposition dans les principes est irrémédiable, des accommodements demeurent aussiMes dans la pratique, pourvu que l’Etat national-socialiste ait l’intelligence et le tact de s’y prêter. La souplesse politique des Eglises peut également intervenir pour éviter une rupture brutale. Plusieurs fois on a redouté un divorce entre le régime hitlérien et la Papauté. La prudence bien connue de celle-ci a toujours différé les manifestations irréparables. Il y a eu des persécutions contre le clergé catholique en Bavière. Il y a eu une rivalité aiguë entre l’Etat et l’Eglise romaine qui se disputaient l’influence auprès de la jeunesse. Mais jamais le Vatican ne s’est livré à autre chose qu’à des observations et à des remontrances. Jamais il n’a prononcé les paroles de condamnation définitive que certains attendaient et qui, en certaines circonstances même, avaient été annoncées. Après la mort du chancelier DollJuss, par exemple, cet enfant chéri de Rome, le souverain pontife ne s’est pas départi de sa réserve. Pourtant un malaise indiscutable subsiste dans les relations des catholiques allemands avec les autorités du Reich. En Bavière, l’atmosphère est plus que lourde....