Extrait du journal

Les Américains. les premiers, sont proprement Jéconcertés : l’événement les saisit en plein transfert Je leurs armées J’Europe en Asie. Or, celte force militaire Jevient brusqueutent inutile, tout comme l'inJuslrie qui l’alimentait. Et Voici que se pose en bâte le rcJoulablc problème Je la démobilisation, l.es commandes d'armement sont annulées ; les usines s’arrêtent ; un nombre considérable J’inJiviJus, soldats et travailleurs, Vont sc trouver sans emploi. I.es mesures transitoires étudiées depuis des années pour faciliter le passage de l’état de guerre à l’état de paix doivent jouer sans délai, l.eur application estelle immédiatement possible ? Comment l’administration I roman Va-t-elle s’en tirer ? Elle entreprenait déjà une discrète démolition du « dirigisme » roosveltien; la Voilà brutalement contrainte au renforcement de ce dirigisme, perspective inévitable pour limiter les graves conséquences résultant Je l’arrêt de l’économie de guerre, car une crise sociale aiguë peut survenir, avec dix ou douze millions de chômeurs, d'ici cinq ou six mois, même en ralentissant au maximum les opérations de démobilisation. Le risque est sérieux et le Président lui-même estime le danger aussi grand — bien qui! i! soit d’une autre nature — qu’au début Je l'egrcssion japonaise. Et Voilà qui va sans doute l’obliger à rester fidèle aux directives politiques de son prédécesseur....