Extrait du journal

C’est le soir, vers six heures et demie ou -(>|)t heures, sur les routes montueuses qui mènent de la vallée de Lillebonne aux villages situés sur les hauteurs, qu’on peut le mieux observer les ouvriers des usines. Ils marchent par petits groupes, lourdement, presque toujours muets; les hommes ont l’air très calme et mélancolique, le visage maigre et le teint terreux Leurs lourds paniers de provisions aux bras ils font, ainsi, soir et matin par la plaine, la gelée on la neige, leur trajet de quelques kilomètres. Les visages, malgré la fatigue, annoncent une véritable détente, une satisfaction visible de pouvoir enfin respirer l’air pur du soir, loin de l’alourdissement de la machine. 11 n’est pas douteux que, dans la belle saison, ce supplément d’effort musculaire, au moins quand il n’est pas trop prolongé, ne soit aussi bienfaisant qu’agréable,...