Extrait du journal

Il fut un temps, qui n’est pas encore très éloigné, où le Sénat était dénoncé comme un des derniers remparts de la réaction paries politiciens d’extrême-gauche. Sus au Sénat .* Peu à peu — sans étonnement d’ailleurs — on vit ces farouches intransigeants ne nen négliger pour s’insinuer parmi les élus dn palais du Luxembourg. Bien entendu, c’était pour le bon motif. Une fois dans la place, ils auraient tôt fait de la livrer à la masse des citoyens conscients et organieés.Ceux qui réussirent à y pénétrer s’acclimatèrent si bien que, la guerre venue, aucun d’eux ne songea à décliner une prorogation de bail. Il leur a fallu cependant se résigner à demander au suffrage restreint le renouvellement de leur mandat ; mais ce mandat, ils le comprenaient tout autrament. Il était nécessaire de les réélire, parce que le Sénat, défendu par eux, serait le plus sûr soutien de la République (qui n’est, d’ailleurs, nullement menacée). Malheureusement pour eux, les concurrents étaient nombreux. Il y avait non seulement à lutter contre les candidats du Bloc National, mais aussi contre d’anciens députés, dont le suffrage universel avait récemment méconnu les mérites. Il y avait à négocier do louches tractations, à préparer dans l’ombre les manoeuvres de la dernière heure....