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La Revue des revues, 15 avril 1901

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La Revue des revues
15 avril 1901


Extrait du journal

a statistique prouve que les artistes de tous les siècles sont rarement nés fortunés. La majorité est issue de la classe moyenne et, surtout, de la classe pauvre de la Société. La conquête du pain quotidien a presque toujours été, pour eux, une préoccupation capitale. Parmi ceux dont l’étoile et la persévérance ont vaincu la mauvaise fortune, beaucoup nous ont laissé des confessions, des mémoires; ils nous initient à des luttes effrayantes contre la misère et contre la faim; on les lit avec l'angoisse qui s’attache aux romans douloureux. Jules Dupré, au début de sa carrière, vendait pour 15 francs des devants de cheminées qu’il avait peints; Théodore Rousseau bazardait ses toiles à vil prix pour s’acheter du tabac. Quanta Géricault, sa misère était telle qu’il n’avait pas les moyens, parfois, d’acheter des toiles. In jour, il eut I idée degratterson fameux « Cuirassier blessé » pour repeindre un autre tableau; mais il n’eut pas le courage de consommer le sacrifice et céda son œuvre, contre une toile blanche, au fils du marchand de tableaux Janiar. Tous ceux là ne sont pas encore trop à plaindre. Us ont combattu, ils ont souffert, c’est vrai ; mais, en fin de compte, ils ont triomphé, et la justice humaine n’a pas été partiale pour eux....
La Revue des revues (1890-1903)

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Données de classification
  • tassaert
  • jeanron