Extrait du journal

LES RESPONSABILITÉS DE CARNOT On s’est souvent demandé quelle part de responsabilité doit être équitablement attribuée à chacun des membres de ce gouvernement révolutionnaire dont l’énergie surhumaine et inhumaine sauva l’indépendance de la France pendant la période si critique qui va de juillet 1793 au 9 thermidor, c’est-à-dire pendant la Terreur. Quand, après la chute de Robespierre, on mit sur la sellette les membres du Comité de salut public, accusateurs et accusés firent à leur façon l’histoire de l’année sanglante et glorieuse; ils s’efforcèrent à définir les responsabilités, ceux-là pour perdre leurs adversaires, ceux-ci pour sauver leur tête. Jusqu’ici, ce sont trop souvent ces réquisitoires et ces apologies qui ont servi de base à l’histoire, et, sur cette question des responsabilités, on a surtout allégué les mêmes pièces qui servent de références et d’annexes aux rapports de Courtois, à celui de Baladin et aux diverses défenses des membres des anciens comités de gouvernement. Je voudrais, à propos de Carnot, donner l’exemple de sortir enfin de cette routine et mettre directement sous les yeux du lecteur, par des citations impartiales et des fac-similés, quelquestures des pièces de ce grand procès historique....