Extrait du journal

(D'après sa Communication A mes Amis) Le fragment de la Communication à mes Amis, de Wagner, dont nous publions pour la première fois la traduction française, correspond à la période de Dresde (1842-1848), de laquelle datent les premières lettres de Wagner à sa famille, que la Revue Bleue a publiées Pannée dernière à pareille époque. Mais, tandis que, dans ses lettres à sa sœur et à son beau-père, Wagner racontait au jour le jour les événements de sa vie artistique, ses succès et ses espoirs, dans sa nouvelle position de chef d’orchestre d’un grand théâtre royal; dans la Communication à mes Amis, sorte de confession-manifeste, qui sert de préface à la publication de trois poèmes d’opéra : « Le Hollandais volant, Tannhduser ët Lohengrin, Wagner passait en revue, au lendemain de la révolution de 1849, qui l’avait chassé de Dresde, ses travaux antérieurs. Après avoir dans ses écrits théoriques : Art et Révolution, l'OEuvre d’art de l’avenir, Opéra et Drame, après avoir réfléchi sur son art, il terminait, avant d’arrêter le plan dé la Tétralogie (novembre 1851), cette Communication adressée, non pas au public, non pas à la foule des amateurs ordinaires, mais à« ses amis qui l’aiment », et comme homme, et comme artiste ; car, dit-il dans les premières lignes de cette préface à Trois Poèmes d'Opéra, « celle distinction de l’artiste et de l’homme me semble tout aussi dénuée de sens, que celle de Pâme eod. corps, et il serait sans doute facile de prouver que jamais aucun artiste ne fut aimé et ne vit le public comprendre ses œuvres, sans que — tout au moins d une manière inconsciente et involontaire, — il ne fût aimé comme homme, ët que son existence d’homme ne fût l’objet de la même compréhension que sa vie artistique. » •...