Extrait du journal

SALON DE 1879 IL La peinture (i). Que de toiles! Telle est l’impression que l’on rapporte non pas seulement de la première visite au Palais de l’industrie, mais encore de tous ses visites. 11 faut de bonnes jambes et de bons yeux pour parcourir d’une haleine des salles plus nombreuses que les lettres de l’alphabet, tendues de peintures de bas en haut sur leurs quatre parois. On en revient harassé et ébloui, avec une courbature par tous les membres et une migraine affreuse. La fatigue finit par l’emporter sur le plaisir et même sur la curiosité. Et parmi ces milliers d’ouvrages, que de choses extravagantes, monstrueuses ou, qui est pis encore, laides et plates! Quelques centaines de numéros eussent vraiment suffi à embrasser tout ce que cette vaste exhibition contient d’œuvres dignes d’être appelées des œuvres d’art. Si l’on jugeait avec le seul sentiment, on serait tenté d’accuser la complaisance du jury d’admission; en voyant ce qu'il a laissé passer, on se demande d’ailleurs ce qu’il a bien pu refuser....