Extrait du journal

11 y a quelques heures, nous contemplions encore sa dépouille vénérée sur sa couche funèbre ; le silence, qu’on ne rompt plus, avait mis son sceau sur ces lèvres éloquentes d'où avaient jailli tant de fois la parole souveraine que le pays, pendant plus d’un demi-siècle, ne s’était pas lassé d'entendre, ou celte autre parole vive, étincelante, charmante, la plus merveilleuse des grâces de l’esprit français ! In tel deuil, si universel, puisque c’est celui d’une nation, et si particulier, si poignant pour ses amis, rend la plume malhabile pour exprimer les sentiments dont le cœur déborde. On se contente de prendre place dans le'cortège attristé qui suit le cercueil — cortège d’une nation tout entière — et de déposer sur la tombe une couronne, peut-être mal tressée parce qu’elle l'a été d’une main tremblante....