Extrait du journal

Horace n’est pas l’élève des Siciliens, de Théocrite, de Bion, de Moschus, ni même de l’Africain Callimaque. Les Grecs qu’il fréquente remontent plus haut, sont plus classiques que ceux que fréquente, à son ordinaire, son ami Virgile. Ce sont les lyriques grecs, c’est Alcis, Sapho, Pindare, lesquels semblent bien n’avoir prêté à la nature qu’une très superficielle attention; C’est une chose à considérer que dans toute littérature le sentiment delà nature vient le dernier; c’est une chose à considérer et qui est très facile à comprendre. Il est assez naturel que l’homme s’occupe d’abord de lui, de ses amours, de ses haines, de ses joies, de ses tristesses, de ses terreurs religieuses et de ses pitiés religieuses, et qu’il ne sorte de lui ou ne semble en sortir; car il n’en sort jamais, pour contempler et pour jouir de la contemplation, que fort tard et pour un besoin, ce semble, de renouveler ses sensations. Les Grecs, comme les Indiens, n’ont chanté les beautés de la nature qu’après plusieurs siècles de littérature poétique et Virgile ne les a célébrées que parce qu’il s’est attaché principalement, particulièrement, aux derniers venus des poètes grecs. Il estivai que ceci même qu’il s’est attaché aux derniers venus des poètes grecs devrait être expliqué. Il l’est peut-être...