Extrait du journal

On dit quelquefois que les études grecques vont s’affaiblissant. Si mes souvenirs déjà lointains d’écolier me rappelaient une période où l’étude du grec eût été véritablement très brillante dans notre enseignement secondaire, je serais peut-être disposé à le croire, mais j’en doute, et je suis certain d’abord que dans les Universités jamais on n’a étudié le grec d’une façon plus solide, et ensuite, que dans le grand public, le goût de l’art et de la pensée grecs n’ont jamais été plus vivants et plus profonds. . Cela s’explique par bien des raisons. Le sentiment historique est né au xixe siècle. Nous avons cessé de considérer les œuvres littéraires de la Grèce comme un modèle absolu qui enchaîne la pensée. Enchaîner la pensée, chose bien étrange quand il s’agit des œuvres grecques, qui sont la liberté même !...