Extrait du journal

Pour connaître Beethoven à fond, il suffit d’étudier ses œuvres : la troisième ouverture de Léonore, la deuxième phrase de la 3e Symphonie, l’Adagio de l’Appassionata, op. 67, op. ni, op. iso, — la chambre solitaire, le piano à queue et le violon, les quatre instruments du quatuor, un homme, deux hommes jouant pour eux-mêmes ou bien le chœur des instruments, l’orchestre, exhalant des chants de joie et de douleur avec des voix plus qu’humaines. Chacun est solitaire et pourtant tous sont confondus en un tout, chacun se dissolvant dans cet ensemble, conscient de ce qu’il renferme de plus élevé, et, parvenu sur ces hauteurs sublimes, sentant en soi l’appel impérieux vers quelque chose de plus sublime entore : quelque chose d’inexprimable flotte dans l’air, une présence : celle d’un homme, d’un surhomme, d’un héros : Beethoven....