Extrait du journal

I Le* préliminaire* La politique extérieure de Napoléon III a fait longtemps illusion, non pas aux hommes d’État tels que M. Thicrs, qui, plusieurs années avant les dernières fautes et la catastrophe suprême, en avait signalé à la tribune du Corps législatif l’imprudence et le péril, mais à la masse de la nation naturellement moins clairvoyante et plus crédule. Il fallut le coup de foudre de 1870 pour tirer les électeurs plébiscitaires du rêve de puissance et de grandeur où ils se complaisaient. Lorsque la France se réveilla au fond de l’abyme où on l'avait poussée d’un cœur léger, elle sentit qu’on l’avait indignement abusée et rejeta avec dégoût le gouvernement quelle elle acclamait trois mois auparavant. Sans connaître encore dans tous leurs détails les erreurs impardonnables de la diplomatie impériale, elle comprit d’instinct que de si effroyables revers ne devaient pas être imputés au seul hasard, et elle attribua sans hésiter la responsabilité de sa ruine à ceux qui, en toute occasion, s’étaient fait honneur de sa prospérité. Son instinct ne la trompait pas. La lumière s’est faite, depuis cinq ans, sur les événements qui ont précédé la guerre de 1870. Des témoignages écrasants se sont élevés contre l’empire ; des écrivains qui ne sont pas suspects de complaisance pour le régime républicain et pour le gouvernement improvisé au A septembre ont raconté l’histoire impartiale et authentique de cette désastreuse équipée. Jamais...