Extrait du journal

CROQUIS PARLEMENTAIRES (1) M. Maurice Barrés. M. Maurice Barrés est enchanté qu’on dise du mal de lui, car cela prouve au moins qu’on en parle. Mais, quand il s’agit de lui, il ne s’agit guère que d’une certaine génération de jeunes gens, dans laquelle — quoi qu’il fasse pour se mettre hors de pair — il n’est qu’une.unité ni plus ni moins remarquable que les autres. Ce qui le caractérise parmi ces jeunes gens, c’est justement ce qui ne caractérise pas : c’est l’absence totale, c’est le manque absolu d’originalité. A ce blasphème, un cri d’horreur va retentir dans le cénacle ; tout ce qu’il y a dans Paris de décadents va bondir; mais, M. Maurice Barrés se donnant volontiers des allures de philosophe, on peut entreprendre contre lui une dissertation en règle, et tâcher de le battre avec ses propres armes. Puisque M. Barrés veut que, à force d’analyses, on dissipe « les apparences », il faut que chacun fasse de son mieux pour dissiper, en une seule analyse, « les apparences » de son talent....