Extrait du journal

La reconnaissance de la république espagnole par les grandes puissances peut être considérée comme un fait accompli. La France, l'Allemagne, l’Angleterre, l'Italie et l'AutricheHongrie se préparent à renouer des relations régulières avec le gouvernement du maréchal Serrano. Les hauts faits de don Carlos ont fini par émouvoir la diplomatie européenne et par concilier la sympathie des nations et des gouvernements au malheureux pays que l'ambition du prétendant désole depuis trois ans. Après avoir vu à l'œuvre ce représentant du droit divin, les grandes monarchies du vieux monde ont résolu de décliner toute solidarité avec un tel personnage. Elles ont jugé que la république offrait plus de garanties à la paix générale et ii l'ordre européen que la royauté telle que l'entend cl l'exerce le petit-neveu de Ferdinand Vil, et elles se sont décidées à prêter au moins un appui moral au gouvernement qui défend l’Espagne contre les bandes de cet aventurier, en le reconnaissant d’une façon solennelle. Il est certes fâcheux pour M. le comte de Chambord que son parent ait compromis à ce point et le nom des Bourbons et le dogme légitimiste. En revanche, si nous pouvions oublier ce que coûtent à l’Espagne ces (rois années de guerre civile, nous dirions qu'il est heureux qu’un soi-disant roi se soit chargé de déshonorer ainsi la royauté....