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La Revue universelle, 10 décembre 1941

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La Revue universelle
10 décembre 1941


Extrait du journal

dans le vide. La prédication de la « vertu » agace ou endort. Cela tient sans doute à ce qu’une certaine morale a présenté trop longtemps la vertu comme la simple négation du mal, comme une série d’écriteaux avec l’inscription : Défense de... Ces écriteaux, par nature, ne sont pas sympathiques. Mais la vertu n’est pas seulement la négation du mal, elle est avant tout l’affirmation du bien. La vertu est positive, le mal est négatif (il n’est qu’une barrière illégitime imposée au bien) ; c’est la vertu qui est le fleuve et le mal qui est la digue. Revenons à l’étymologie : la vraie vertu est une force. Un jour, je demandai à un de mes voisins, paysan de saine race, des nouvelles de sa femme malade depuis quelques jours : « Ah ! me dit-il, aujourd'hui hui elle se sent un peu plus vertueuse, elle recommence a travailler ». Il en va de même dans l’ordre spirituel et moral. La vertu est une force orientée vers le bien de 1 homme. Contentons-nous de cett^-définition sommaire. Nous sentons trop aujourd’hui la force pour ne pas apuré-...
Revue Universelle

À propos

La Revue universelle est un périodique royaliste fondé en 1920 par Jacques Bainville et Henri Massis. Bimensuel proche de L’Action française, la publication avait des collaborateurs de renom, dont Jacques Maritain, Léon Daudet, Thierry Maulnier, Robert Brasillach et Charles Maurras. Les grands noms de la littérature française de droite de l’Entre-deux-guerres y ont participé. La revue s’intéressait principalement aux questions de politique étrangère. Pendant la guerre elle soutient le Régime de Vichy et cesse de paraître en 1944.

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