Extrait du journal

Dès le mois de mars de cette année, les bourses de valeurs et les marchés de matières premières commencèrent à donner des signes de faiblesse.Les polémiques suscitées autour d’une éventuelle modification du prix de l’or, si elles n’en furent pas la cause profonde et réelle, servirent d’élément déterminant à la première phase du fléchissement. Bientôt le mouvement de baisse, coupé de quelques paliers et reprises techniques, prit des proportions considérables pour tourner, avec l’automne, au cyclone et prendre l’ampleur d’une véritable catastrophe. A New-York, où la bourrasque fut la plus véhémente, la valeur des titres traités, de près de soixante-trois milliards de dollars en mars, se vit ramenée dès octobre à quarante-trois milliards et demi. Non seulement les gains réalisés à la Bourse au cours des deux dernières années se trouvèrent complètement annihilés, mais les pertes subies sur les seules valeurs cotées à Wall Street en l’espace de moins de cinq semaines, du début de septembre au 4 ou 5 octobre, atteignirent et dépassèrent même deux milliards de livres esterlins, soit l’équivalent d’envison trois cents milliards de francs, pour arriver, vers la fin du mois, à excéder le total du montant de l’endettement contracté par les États-Unis depuis l’entrée en fonctions du président Roosevelt, afin de remettre en marche la machine...