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La Revue, 1 août 1907

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La Revue
1 août 1907


Extrait du journal

Si, au dire de Beaumarchais dont le mot célèbre semble avoir préludé à la tourmente de 1793, il est des gens qui n’ont que « la peine de naître », il en est d’autres qui ont bien celle de mourir. De ces derniers, l’agonie mémorable et les funérailles du pape Léon XIII laisseront un exemple historique, particulièrement émotionnant. Le monde des deux hémisphères n’a pas encore oublié le spectacle angoissant où, du 3 au 20 juillet 1903, le firent participer les journalistes de l’ancien et du nouveau Continent attendant, sur la Place de Saint-Pierre envahie, l’étonnant duel que la vie venait d’engager avec la mort sur la personne du plus débile et du plus résistant vieillard qu on n’avait plus été habitué à rencontrer et à admirer depuis le temps des patriarches. Par ces dix-sept interminables journées d’une canicule atroce, qui firent jaillir le feu d’un ciel de braise et lui répondre les pavés brûlants de la Place où des nuits étouffantes succédaient à ces torrentiels embrasements, les pierres chaudes se chargèrent seules de donner la réplique aux reporters assoiffés de nouvelles. Mais l’inébranlable masse cubique n’ouvrit ni porte ni fenêtre de ce Vatican, implacablement clos au dialogue que s'étaient interdit les serviteurs muets du Pape moribond avec les rédacteurs intempérances d’une presse trop vive. Sur cette Place, ces dix-sept jours durant, on ne sut exactement que ce qu’on put approximativement supposer, derrière un mur où se passait pourtant un des...
La Revue (1900-1919)

À propos

Données de classification
  • beaumarchais
  • vatican