Extrait du journal

I. — La littérature celtique. LASÉS, pratiques et décadents, les bénéficiaires des grands empires contemporains hésitent entre la stupeur et le scepticisme devant la renaissance merveille pense de cent petits peuples aux âmes libres, toutes de foi, d’idéalisme et de vitalité. Sans doute ne lisent-ils point les pages où les attendrait le désagrément personnel d’entendre stigmatiser « le scepticisme des âmes basses, qui ne peuvent s élever à la conception de ce qui est haut et pur » ; et, pour cela, ils ignorent les paroles prophétiques de Renan le Trécorrois : « Quand on songe que l’Allemagne a trouvé, il y a moins d’un siècle, la révélation de son génie, qu’une foule d’individualités nationales qui semblaient effacées se sont relevées tout à coup de nos jours, plus vivantes que jamais, on se persuade qu’il est temporaire de poser une loi aux intermittences et au réveil des races, et que la civilisation moderne, qui semblait faite pour les absorber, ne serait peut-être que leur commun épanouissement. »...