Extrait du journal

, En fait, le principal grief des cisalpins contre les transalpins, c est que ceux-ci ignorent ceux-là. Il y a trois mois à peine, un publiciste très écouté écrivait au sujet de la constitution du Comité France-Italie : « Si 1 on doit faire œuvre utile et saine, il est avant tout nécessaire de révéler les erreurs, de dénoncer les aptes, de définir les responsabilités, et, si possible, de corriger, de purifier et de couper courageusement ; et sinon, d’employer son temps autrement qu’à tirer des feux d’artifice en l’honneur de Leonard de Vinci. D’autant plus que Léonard s’è bravo e più non ode. Si l’on veut qu’un nouvel état d’esprit se forme réellement entre les deux pays, il faut instituer et intensifier la propagande dans les couches inférieures et non dans les classes supérieures du peuple français ; persuader la petite bourgeoisie, a petite presse, la petite politique des ports de mer et des brouvar s que 1 Italie n est pas une nation de vaudeville, ni une nation machinant de sombres drames aux dépens de la France... Mais pour obtenir ce résultat, les poètes, les artistes, les savants ne sussent pas, comme semblent le croire encore les illustres membres du Comité italien. Les poètes, les artistes, les savants peuvent accréditer en France l’Italie de Dante, de Pétrarque, de Leonard de Vmc. : V Italie des morts ; mais ce n’est pas pédé ment cela qui est nécessaire pour l’avenir des deux pays*....