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La Ruche artistique et littéraire, 18 novembre 1880

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La Ruche artistique et littéraire
18 novembre 1880


Extrait du journal

'Tout ainsi que l’Orientale Avec ses longs cheveux dorés, Se mirant dans l'onde fatale. Où s'égarent ses yeux moirés; Ainsi que la perfide aimée, Jetant aux cieux de Mahomet Ses chants, plus doux que la fumée Qui s’échappe du calomel ; Ainsi, moi, pauvre âme souffrante, Je contemple, au coucher du jour. S’éteindre la biseauté mourante Qui s’endort brûlante d'amour. Et. devant cette ombre idé le Plus âpre en sa réalité, Tout mon être enivré s’exhale Comme la brise un soir d’été. Ohl fuis-moi, hourdi du Prophète Retourne dans tes Alhambras ! Mon cœur gronde et craint la tempête; Viendras-tu. si j’ouvre les bras? Devant le ciel rempli d’étoiles Je m’égare, et n’ose rêver. Vierge du Mal, ferme tes voiles! Je t’aime et ne dois plus t’aimer. I^es perles de t< 3 yeux humides Tombant en larmes de cristal. Baigneront mes baisers timides Sous ton corsage oriental. Pensive, auprès du mausolée Où je dormirai cour toujours, Tu viendras, itère désolée, Regretter nos folles amours. Fuyez, légères hirondelles ! Laissez-moi, dans l’oubli du cœur. Disperser mes vœux infidèles Au bruit damné du vent moqueur!...
La Ruche artistique et littéraire (1880-1883)

À propos

Données de classification
  • france
  • mussy