Extrait du journal
KJ jSi manifeste dont on peut soupçonner l’jll'thrnticité , parce qu’il est trop insolemment ridicule , est déjà, publié. Les despotes annoncent hautement qu’ils arrivent pour délivrer Louis XVI et chasser vos repérés entans. Ils déclarent rebelles , quiconque osera tirer sur leurs troupes. Ils veulent bien conserver provisoirement les gardes nationales qu’ils rendent responsables de la résistance qu’on pourvoit opposer à la marche des Prusse siens. Ils prendront sous leur protection spéciale les villes qui se roi eut assez lâchement stupides pour ne pas brûler une amorce. Paris doit s’empresser de leur ouvrir ses portes, sans quoi ils l’avertissent, comme autrefois Bouille , créature et cousin de Lajayette qu’il le ruineront de fond en comble. Mais s'il est bien réservé , bien repentant , bien sage j s’il a, par exemple , l’honnêteté d’envoyer plusieurs jours d’avance , le côté gauche de l’assemblée nationale , le côté gauche de la Municipalité , tous les fusiliers de la garde nationale, le club des Jacobins tout entier , celui de l’évêché , avec une vingtaine de sociétés fraternelles , et quatre ou cinq faubourgs , Pétion à la tête de tout , si , dis-je , ü a l’honnêteté d’envoyer tous ces facétieux aux quatre bourreaux de Brunswick qui ne Iaiseroieiit pas de s'en trouver fort occupés , alors ledit seigneur duc régnant verra s'il ne serrait pas possible d’obtenir que le roi do France , la reine , et toute la Jaiv.ïlle royale , Fions leur, Coudé , Bourbon, voulussent bien pardonner au reste des habilans de Paris le crime d’avoir fait la révolution. Ce qui veut dire, en d’autres termes , que le faux bourg Saint-Germain croit conservé ; que dans les rues Saint-Denis , SaintHonoré , Saint-Martin , le long des Quais , .sur la place Dauphine et dans la cité , on se bornerait à piller les riches , massacrer les pauvres , fustiger les vieilles , violer les jeunes ; qu’en même teins , pour la commodité des braves étrangers qu’il faudrait camper quelque part et d’ailleurs par une juste représailles de l’incendie de Courtray , les faubourgs Saint - Martin, Saint - Marceau , Saint - Antoine seraient rasés. O rois, rois toujours bons , combien vous vous ressemblez partout ! que vous êtes aimables dans vos clémences !...
À propos
La Sentinelle est un journal fondé par Jean-Baptiste Louvet en 1792. Initialement paru sous la forme d’un journal-affiche, il représentait l’opinion girondine, d’ailleurs subventionné par le ministère girondin. Sa publication, à plus de 20 000 exemplaires pour certains numéros d’après Louvet, est significative pour la consolidation du pouvoir girondin de mai à juillet 1792. Élu à la Convention, Louvet abandonne la rédaction après le 18 septembre, remplacé par Chaussard puis Lavallée.
En savoir plus Données de classification - lajard
- courtray
- pétion
- paris
- françois
- marseille
- france
- berlin
- brabant
- soissons
- autriche
- lafayette
- tournay
- brunswick