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La Sociale, 10 mai 1871

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La Sociale
10 mai 1871


Extrait du journal

Et si nous jetons un coup d'œil sur l’histoire, quelle triste page se dérou’e devant nous! La Révolution de 93 rompait avec le passé, et la France commençait une ère nouvelle. Mal dirigée, elle tombe, éperdue, dans les bras d’un homme d’épée. Bonapaite la prend en tutelle, il la façonne à son gré et en fait l'instrument docile de son ambition. Alors commence une douloureuse épopée où le soldat prédomine et la pensée s’efface : tout ce que la Révolution avait produit de grand et de puissant se tourne vers le militarisée. La France se laisse conduire à travers le monde, conquérant des nations, augmentant sans cesse cet honneur dérisoire qu'on nomme gloire militaire, mais laissant sur ses traces des haines implacables, mais préparant un triste héritage à ses enfants. La >< gloire militaire » s'accroît tous les jours; l'orage aussi s’accroît. Les ressources faiblissent, le pays est saigné à banc et arrive enfin cette catastrophe qui nous replonge dans le droit divin de la féodalité....
La Sociale (1871)

À propos

Rédigé par Vermersch, Vuillaume et Humbert, La Sociale est un quotidien du soir né de la Commune de Paris. Paru du 31 mars 1871 au 17 mai 1871, il se montre en faveur de la révolution en cours, publiant rubriques et informations relatant les événements sur un ton engagé.

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Données de classification
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