Extrait du journal

Vous connaissez Je proverbe ancien : « Mettre un bœuf sur sa langue ». Mettonsy au moins un mouton. Mais les gens qui n’oïl pas gray d’ci u»se à dire ont souvent h* rage de parler. Parler de ce qu'on ne sait pas. devant des gens que l'un ne connaît pus, c’est 1<* fait d’un sot, ou d’un vaniteux qui veut s’en taire accroire et jouer au per sondage. La plupart des gens qui ne voient fias plus loin que le bout de leur langue purent tout simplement par envie d’ouvrir la bouche, par démangeaison. Ils pensent Inut. haut, si c’est là penser ; iis parlent tout haut et assez fort, quelques-uns même à nu-tête, devant n’importe qui, sans circonspection. Ce mot de circonspection est un mot bien fuit : il veut dire que l’on doit regarder autour du soi, avant de faire ou de dire quelque chose. Ils parlent abondamment, non seulement de leurs petites affaires, ce qui n’a rien de grave et. ne peut, en les rendant ridicules, porter préjudice qu’à eux-mêmes ; niais des affaires publiques, dans le tramway, dans le métro, dans lu rue, au restaurant, au café. Ils parlent quelquefois tout R'atls eu dépliant leur journal, quand le communique ou une nouvelle à sensation leur saute aux yeux. Ils ne se demandent pas si on les écoute et qui pourrait les écouler ; légers et vains, ils sont contenus, Par amour-propre, de faire du bruit....