Extrait du journal

En revanche les Grecs se plaignent amèrement de la proclamation récemment publiée par les autorités anglaises, pour déclarer non-avenus les blocus dénoncés par les Grecs, qui s’étendraient au delà des Cyclades et de la Morée. Cette mesure ravit en effet aux Grecs tout le fruit des avantages qu’ils avaient obtenus parterre, et les compromet beaucoup, selon eux, dans les négociations qui vont avoir lieu à leur sujet à Constantinople. On dit aussi qu’ils sont résolus à tout faire , soit par les voies de la diplomatie, soit parla force des armes, pour conserver les positions dont ils se sont emparés en Livadie, en Albanie et en Tliessalie. On assure que le comte Capo-d’Istria avait dernièrement encore le projet de s’adresser aux grandes puissances pour en obtenir le retrait d’une mesure qui blesse les intérêts les plus chers de la Grèce. On dit qu’il est formellement résolu a abdiquer la présidence, si sa réclamation n’est point accueillie, et si les cabinets refusent d’accorder à la Grèce leur protection sans restriction , parce que cette ga rantie lui est indispensable pour administrer. On ajoute que lesagens du gouvernement français , tout en partageant les vues du président, pensent qu’il doit rester à la tête des af faires et continuer les opérations militaires sans s’inquiéter de la proclamation en question, parce qu’on regarde en France l’extension des frontières de la Grèce jusqu’aux golfes de Volo et d’Arta comme nécessaire à la pacification de l’Orient , et qu’aucune puissance 11e recourrait à la force pour enlever aux Grecs les avantages qu’ils auraient obtenus en terre ferme, et les contraindre à évacuer leurs conquêtes. Il paraît que le général grec a agi jusqu’à présent dans celte opinion, bien que le dernier protocole signé à Lon dres, et dont le président doit déjà avoir connaissance, exige expressément l’évacuation de la terre ferme par les Grecs. Cette stipulation parait avoir pour but de faciliter les négociations qui vont s’ouvrir à Constantinople, parce qu’à Londres on part de ce principe, que l’Etat grec ne peut recevoir une base solide que de l’assentiment de la Porte, et que celle-ci ne le donnera pas tant qu’elle verra les Grecs en arme contre elle....