Extrait du journal

" En résumé, nous croyons donc avoir clairement démontré que la superionté des traitements militaires sur les traitements eh ils tient avant tout à une question d habits. Pour faire augmenter nos traitements, nous autres civils, nous devons nous hâter de demander des uniformes qui ne manqueront pas de nous procurer un prestige considérable. Mais la réalisation de cette mesure si désirable peut demander du temps, étant donné l’état indigent de l’industrie française. Rien, au contraire, ne s’oppose à ce que le Conseil Fédéral vote d’urgence les crédits nécessaires à la confection d uniformes multicolores pour les membres du Bureau afin de leur permettre de vous représenter dignement dans les démarches officielles. Voyez-vous, par exemple, Laurent Siégeant à la commission du relèvement des- traitements en brillant uniforme, quelque chose qui tiendrait le milieu entre le costume d’un général de cavalerie avec feuilles de chêne, étoiles et comètes en or et l’habit de cérémonie d’un chambellan de S. M. le roi Nikitas de Monténégro ? Quel prestige en rejaillirait sur nous ! quant à Buteux, Métayer et Budon, qui sont de simples secrétaires adjoints, leurs uniformes, quoique très dignes encore, seraient tout do même moins dorés et moins chamarrés. Leurs insignes seraient de simples plumes d’oies1, tandis que Laurent ai* baierait le stylo de gueule sur poche d'azur. Four Danglard, que pensez-vous d’un pyjama en coupures de cinq et de dix francs avec, à la boutonnière, un coffre-fort minuscule en simili-or qui le désignerait à l’admiration de tous les capitalistes ?...