Extrait du journal
L’oppression 1 laquelle aboutit le ré* gaie. l’acharnement qu’il met, à démanteler la société, le préjudice qu’il cause aux intérêts matériels eux-mêmes, tout cela laisse néanmoins à la masse de la population l’illusion que. puisqu’on a pris la Bastille, nous jouissons de la liberté, de l’ordre et de la prospérité. C’est pourquoi, depuis samedi soir, à Pans et un peu partout en France, cette population se livre, avec plus d ardeur que de réflexion, à toutes les fantaisies bachiques et chorégraphiques que peut comporter le répertoire d’une kermesse échevelée. Ce vacarme civique. ponctué par des pétards qui empêchent les enfants de dormir et qui font sursauter sans profit les grandes personnes elles-mêmes, cause aux moins neurasthénies une irritation qu'il ne faut cependant pas étendre aux côtés militaires de la fête. Sur ce point l’on est unanimement d’accord pour admirer la belle tenue d’une armée dont les efforts de la diplomatie n’ont que trop réussi à faire un instrument inutile. Et il n’est pas un vrai Français qui ne fasse écho, du fond du cœur, aux acclamations qu’ont reçues hier à Longchamp. non seulement les généraux décorés du cordon de grand’croix ou de la plaque de grand-officier de la Légion d’honneur, mais encore les troupes de toutes armes, et spécialement la compagnie de cyclistes dont la présence à. la revue constituait une innovation. De retour à l’Elysée, M. Loubet écrit au général André, ministre de la guerre : « Cette admirable armée constitue, par sa force et sa discipline, la plus sûre garantie pour la défense de notre honneur et de nos intérêts. » Or, ce langage, tenu par qui le tient, et s’adressant à qui l’entend, risque de crisper bien plus que de satisfaire, tant on est convaincu que les plus persévérants efforts qui furent jamais dirigés contre l’armée sont imputables au général André, qui les a voulus, et à M. Loubet, qui, après l’avoir appelé, l'a laissé faire, avec une indifférence sournoise qui frise la complicité....
À propos
La Vérité, quotidien catholique d’information générale, est fondé en 1893 après la scission d’une partie de la rédaction de L’Univers, dont la ligne éditoriale très conservatrice s’est modérée. La Vérité devient ainsi l’organe le plus hostile au ralliement à la République et lutte pour une Église militante, avant de fusionner à la demande de Rome avec L'Univers en 1907.
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