Extrait du journal

< Les recueils épistolaires, quand ils sont longs, offrent les vicissitudes des âges. » Il n'y a pas de correspondance à laquelle cette parole de Chateaubriand s’applique mieux qu’aux lettres récemment publiées de Lamartine (1). Bien que Ion ait trop souvent à constater dans cette correspondance de très-regrettables lacunes, et que le dernier volume surtout soit d’une discrétion désespérante, on peut dire que la vie du poète, du politique et de l'homme s’y reflète avec fidélité, en ce quelle a d’essentiel. On y retrouve la trace des amitiés dévouées qui ne firent jamais défaut à cette personnalité souverainement attrayante. Les affections se succèdent sans se nuire. La mort essaie-t-elle de frapper un coup irréparable, un nouvel ami se lève aussitôt et prend la place de celui qui vient de tomber. Après les confidents de la jeunesse, après Virieu et Biesassis, voici les compagnons de loge mûr, des lieutenants fraternels, qui sont aussi des collaborateurs Dargaud, Aimé Mirtin, Charles Rolland....