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La Vie moderne, 14 octobre 1900

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La Vie moderne
14 octobre 1900


Extrait du journal

Le Comité des houillères de France a eu l’heureuse idée de mettre sous nos yeux une mine véritable, avec son fonctionnement, ses galeries, ses puits, ses chantiers. Nous avons pu y faire une visite fructueuse grâce à l’obligeance du directeur M. Beigbeder qui a bien voulu nous servir de guide et nous a donné les explications techniques qui nous ont vivement intéressé. Nous avons mis de plus à contribution l’excellent article que notre confrère M. Livet a publié dans la Grande de VExposition.C’est devant l’exposition des Phares, au Trocadéro, que s’élève le bâtiment des houillères, vaste construction dominée par un hardi campanile. L’escalier monté, on se trouve en face d’une gigantesque machine d’extraction à quatre cylindres Compound de 3000 chevaux de force, et pesant 180.000 kilos; cette machine, œuvre de M. Dubois d’Anzin, est destinée au puits d’Arenberge de la Compagnie des Mines d’Anzin. Avant de pénétrer dans la mine, jetons un coup-d’œil sur la salle. Voici d’abord un toit en chaume; quatre maigres haridelles traînent péniblement un grossier martel : c’est la machine d’extraction de 1800 qui fait face à la machine de 1900. L’histoire du progrès de l’art des mines se déroule d’ailleurs devant nous : ici, c’est le vieux puits rectangulaire grossièrement boisé où se balance un tonneau suspendu à un câble rond; plus loin, ce sont les puits toujours plus grands, toujours mieux outillés, jusqu’à ce grand puits de 5 mètres de diamètre où va descendre cette pesante cage à trois étages et 4 berlines par étage de M. Malissart-Taza qui, d’une seule cordée, montera de 500 mètres de profondeur plus de 6000 kilo. de charbon en moins d’une minute. Prenons place maintenant dans la cage, laquelle est munie du parachute Malissart pour guidage métallique agissant sur des rails vignoble en acier de 45 kilo. 200 le mètre. Le sol manque sous nos pas, l’obscurité se fait, les parois du puits défilent rapidement sous nos yeux; nous entrevoyons au passage un accrochage intermédiaire où un groupe de mineurs attend l’heure de la cordée et nous voilà à l’accrochage du fond. Grâce à une ingénieuse combinaison, la vitesse de la benne semble considérablement accrue, et on dirait qu’on descend, au lieu d’une profondeur de 17 mètres, à 300 ou 400 mètres. On a utilisé ici un ascenseur hydraulique à piston plongeur perfectionné, dû à MM. Roux et Combaluzien. Des mineurs barrette en tête et lampe piquée à la barrette se présentent pour nous guider...
La Vie moderne (1879-1928)

À propos

La Vie Moderne est un hebdomadaire illustré d'art et de littérature, fondé en 1879 à Paris par l’éditeur Georges Charpentier. Son rédacteur en chef, Émile Bergerat, est un ancien chroniqueur réputé du Bien public. Tournant le dos aux académismes, la revue met en avant le travail des impressionnistes, qui produisent par ailleurs des dessins originaux pour l’illustrer. La Vie moderne jouissait aussi, de manière assez inédite, d’une galerie pour exposer les peintres qu’elle affectionnait, parmi lesquels Monet, Manet ou Renoir.

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Données de classification
  • gaston lèpre
  • roux
  • livet
  • anzin
  • union postale