Extrait du journal

Lorsque les chefs des partis contre-révolutionnaires virent, au commencement de 1850 que le suffrage universel allait leur échapper, et que la nation, dans son ensemble, se convertissait à l’action démocratique, ils se persuadèrent que, pour arrêter le clôt qui montait, il suffisait de relever la digue du privilège. La loi du 31 mai fut le produit de cette conspiration insensée ; mais, comme il était aise de le prévoir, cette tentative désespérée épuisa les forces des ennemis de la République. A partir de ce jour, le triomphe de la Démocratie ne fut plus douteux ; il eût été immédiat, si des influences regrettables n’avaient paralyse la volonté et l’énergie des masses. Malgré tout, que de progrès accomplis depuis cette époque. En 1850 le Socialisme, maître, par l’élection, de Paris et de vingt départements environ, ne réunissait, en définitive, que trois millions de suffrages, sur un peu plus de neuf millions d’électeurs; aujourd’hui, sur six millions d’électeurs pnyile-, priés il en a conquis la moitié, et, derrière cette formidable avant-garde, qui lui permettrait presque de lutter a armes égales contre les royalistes, se pressent les trois à quatre millions de citoyens frappés par la loi du 31 mai, et désormais irrévocablement acquis à la cause du droit. ,...