Extrait du journal

La France a déjà laissé passer, devant son infatigable patience, bien des attentats contre les libertés dont la République est le symbole et le gage , et voilà que de nouvelles provocations vont l’atteindre sur le lit de douleur et de honte où la réaction l’a clouée. M. L. Faucher ne mentira pas à ses destinées , mais de tigre il s’est fait renard, afin de regagner les bonnes grâces des Burgraves; et, avant de marcher, casque en tête, à la prorogation de la présidence, il portera de nouveaux coups à la Démocratie, il essaiera de désarmer, tout à la fois, la pensée et l’action révolutionnaires. S’il parvient, sans encombre , à faire du peuple français un troupeau de muets et d’ilotes, il avisera alors à disputer l’empire aux monarchies jalouses ; ce ne sera plus qu’une lutte de prétoriens, comme au temps de Rome dégénérée. Le marché est déjà signé, et, lorsque ces lignes passeront sous les yeux de nos concitoyens, les arrhes auront été échangées. A eux de voir s’il leur convient de laisser le champ libre à ces projets, de faire aux courtisans de la présidence litière de leurs droits et de leur dignité....