Extrait du journal

une forme d’abstraction de plus en plus monstrueuse. Il n’y a plus de race ni de nation qui soit d’essence pure, tous les sangs se mêlent en nous, et cependant d’innombrables forces sont à l’œuvre pour faire croire à un Français, à un Anglais, à un Allemand, a un Italien que le pays auquel ils appartiennent a une façon propre de sentir, de penser, que la' bonne foi, la générosité, l’amitié le caractérisent d’une façon aussi franche que les pieds palmés caractérisent les volatiles aquatiques. L’amour spontané, discret, légitime de la patrie, cet amour qui va de soi, a fait place à une véritable obsession de l’esprit. Nous ne sommes pas seulement saturés, nous sommes pourris de nationalisme....