Extrait du journal

Et ma petnsêc voyage et s’arrête à la pinson Moabit de Berlin. la plus insalubre et la plus dure de toutes les geôles allemandes où, dans une cellule solitaire, aura passé la nuit de Noël le pacifiste allemand Fritz Koettscher.Quelles peuvent avoir été les pensées qui cette nuit Jiantèrent son esprit ? Depuis qu’il a eu l'âge d’homme, il a consacré le meilleur de lui-même à la cause sacrée de la paix. Secrétaire général de la puissante organisation pacifiste allemande, il licnonça à son poste lorsque celle-ci transporta son siège à Berlin et devint le directeur de celle Mcnschhcit qui, avec tant de vaillance et tant de noblesse s’est dressée contre la guerre, s’est dressée contre ceux qui. en Allemagne, travaillent avec une énergie inlassable à préparer les revanches futures et dénonce, avec un magnifique courage, ceux qui rêvent, pour reconquérir d’antiques prestiges périmés, d’ensanglanter de nouveau l’Eurppe. Et c’est pour avoir entrepris cette œuvre né- ! cessai qui* Fritz Boettcher a clé attiré p:|r la police prussienne dans un véritable guet-apens et (pie, depuis de longues semaines, il est séparé de sa vaillante femme et de l’œuvre à laquelle il a (iltaché sa vie. Et je suis sûr (||ie, quelque douloureuse qu’ait été pour lui celte nuit de solitude, il n’a senti sourdre dans sa droite raison et dans son cour ferme aucune velléité de faiblesse ni aucun ferment de regret. Ayant accompli ce qu’il considérait comme son devoir, il attend, sans défaillance, la suite (le la procédure ouverte contée lui. A en juger d’après la Scandaleuse condamnation qui (vient de frapper noire camarade Berthold Jacob qui avait révélé la complicité d’un capitaine et| de deux colonels de la Keiehsxvfhr dans les assassinats de la Sainte Vehme et le rédacteur en chef de la courageuse revue pacifiste la Wcltbühm, les juges prussiens ambitionnent de mériter les lauriers d’infime que leur ont tressés les admirables auteur du livre intitulé : Huit uns de justice en Allemagne. Que Fritz Roettscher et tous nos amis pacifistes allemands sachent ail moins que notre souvenir est proche d’eux, et que tout ce qu’il sera dans notre pouvoir de faire pour que justice, vraie justice leur soit rendue, jolis le ferons....