Extrait du journal

merveilleuse façon. Figurez vous un emplacement situé sur les bords même d’un lac aux eaux tranquilles et transparentes ; puis de tous côtés des montagnes : ici est le Parmelay avec ses hautes murailles de rochers; là c’est le Semmoz aux longues pentes boisées : en face la montagne de Veyrie, dont la base est garnie de vignes et de riants villages, se mirant dans les eaux bleues, tandis que son sommet est couvert de pâturages et de noirs sapins; enfin, comme fond, la Touznelle dressant à pic de 2,500 mètres ses escarpements au milieu desquels étincellent encore, à la fin de juin, des plaques de neige qui ne disparaîtront qu’à la fin d’août. Ajoutez que ce magnifique décor varie à chaque heure du jour, sous les effets d’une lumière continuellament changeante, et vous concevrez qu’on ne pouvait rêver plus splendide situation. Voilà certes un joli but d’excursion pour les touristes; malheureusement, les hôteliers savoyards ressemblent beaucoup aux hôteliers suisses, dont la rapacité ne connaît pas de borne ; eux aussi rançonnent sans pitié ni merci les malheureux voyageurs qu’ils abritent sous leurs toits, et le plus lumineux glacier laisse un souvenir bien terne dans la mémoire, quand il a fallu vider sa bourse pour avoir le droit de le contempler....