Extrait du journal

Chaque fois que nous dénonçons le péril qui menace la petite propriété paysanne, écrasée sous le poids de lu concurrence que lui fait le grand domaine, ou nous répond d’une manière invariable : « Que les petits propriétaires, que les humbles agriculteurs sc syndiquent, forment entre eux des associations et ils pourront lutter à armes égales avec les grosses exploitations. » C'est là un excellent conseil, mais il est bien difficilement réalisable. Dans des conditions particulières, grâce à l’énergie et à la ténacité de personnes éclairées, ceux qui possédaient quelques arpents de terre ont pu conclure entre eux une entente prulltable dans une région de faible étendue. Les vignerons, les laitiers sont arrivés à créer en quelques pays des coopératives intéressantes, mais la nature même de leur production, exigeant seulement des magasins centraux et des manipulations simples, rendait plus aisée entre eux une entente commune faite surtout pour la vente. Là où il devient difficile d'établir un accord durable, c’est dans l’agriculture proprement dite comprenant la culture et l’élevage, où les travaux sont des plus divers, des plus variés et des plus multiples. Dans le but de grouper autour d'eux les petits agriculteurs sur plusieurs points du pays, les conservateurs, aidés par les curés, ont ébauché autour des Cuisses Rurales des embryons d’association pour la petite culture. Mais nulle part une tentative d’organisation plus hardie et plus significative n’a été fuite que celle qui a réussi à Thorigny....