Extrait du journal

Nous sommes donc arrivés à Bourges en pleine nuit, sans avoir prévenu qui que ce lût, et c’est sur le coup d’une heure du matin, au moment de la relève (Tt-s ateliers, que nous avons, mes deux collègues cl moi, sonné à la porte de la Fonderie. Notre devoir est de dire très haut ici que chacun était à son poste, depuis le colonel-directeur jusqu’au plus humble tourneur d’obus ou fondeur d'aciers. Partout, à la chaufferie, aux pilons* dans les fours, aux ateliers de finisse et de contrôle, des centaines et des centaines d’hommes travaillaient avec la môme discipline volontaire que leurs frères des tranchées sui l’autre ligne du feu. Entre les chefs et les ouvriers, c’était le même accord pi fond pic là-bas entre les officiers et les soldats. Lorsqu’à trois heures et demie du matin, nous rentrâmes dans Bourges sous les étoiles de la nuit finissante. notre opinion sur la main-d’œuvre de nos usines militaires était faite. Elle se renforça et se compléta encore le matin à huit heures, dans la nouvelle visite que nous fîmes aux équipes de jojo. Nous avons, pour fabriquer nos canons, nos obus et nos explosifs, un personnel qui vaut celui de nos armées combattantes....