Extrait du journal

Le propre de notre pays, essentiellement optimiste, est mètre toujours surpris par les circonstances. L n de nos hommes d Etat les plus avertis nous posait hier cette question : « Alors que la paix de l'Europe semble définitivement consolidée, pourquoi les marchés financiers, aussi bien à Londres qu à Berlin et à Paris, se font-ils remarquer par une faiblesse persistante ? » Si la finance internationale se réserve à ce point, c'est que, précisément, elle ne considère nullement l’horizon comme aussi débarrassé de nuages qu'on ne le croit généralement dans le public. Les grandes maisons de banque, qui ont des ramifications dans plusieurs capitales, sont souvent mieux renseignées que la diplomatie officielle, ce qui n’est pas beaucoup dire. Si elles restreignent leur activité, si elles ne témoignent que d'un empressement limité pour les grandes opérations de crédit, c'est qu’à leur sens le malaise extrême causé parla crise balkanique n'est pas encore dissipé....