Extrait du journal

On ne saurait, en effet, surf tromper. Si, à part quelques très rares journaux, la date du 2 août a été si scrupuleusement escamotée, si le souvenir des Français de 1914, abandonnant leurs foyers pour aller les défendre sur les champs de bataille où les appelaitl’agresseur, a été si soigneusement esquivé, ce n’est pas par une défaillance de mémoire des journaux, on a trop le souci de l’actualité dans les journaux pour en laisser échapper une de celle taille ; ce n'est pas ingratitude des écrivains et pénurie d’articles, les écrivains français ont. un cœur toujours prêt à émouvoir et à promouvoir leur pensée. La cause du silence est plus grave.. La silence qui s’est étendu sur ceux qui parlaient le 2 août 1914, comme un second suaire peut-être aussi cruellement émouvant que le suaire de boue dont un si grand nombre d'entre eux furent alors recouverts, a été un silence forcé. Célébrer ses gloires, honorer l’héroïsme, s’incliner devant le sacrifice, évoquer ses soldats morts, rappeler le jour où ils renoncèrent à leurs joies de vivre, de travailler et d’aimer, cela est devenu un désaveu des EtatsUnis d'Europe et une insulte à Locarno !...