Extrait du journal

Les premières impressions notées ici hier n’ont pas à être révisées, mais elles doivent être complétées. La raison en est que. si te résultat de la consultation générale de dimanche dernier ne posait sur le moment qu’une question de majorité. il pose, après quelques heures écoulées, une question parlementaire. et par conséquent une question de gouvernement. M. Herriot a mis d’ailleurs une grande hâte à nous le rappeler. Après s’être appliqué, durant la période préparatoire du premier tour, à tisser les fils de l’équivoque autour des intentions futures de son parti à égard du parti socialiste, après avoir laissé croire par des phrases ambiguës que les mauvais souvenirs de son règne de 1926 F empêcheraient de recommencer les sottises qu’impose inéluctablement la collaboration d*un parti révolutionnaire et internationaliste avec les partis qui sont assez imprudents pour accepter. M. Herriot. déjà grisé par les quelques gains du premier tour et plus grisé encore par P espoir de ceux qu’il escompte, s’est hâté de revenir à sa propre nature et. à peine connus les résultats du scrutin de dimanche, il a proclamé que. par son discours de Belfort, c’est-à-dire en prenant position contre les socialistes révolutionnaires, M. André Tardieu avait < coupé les ponts » entre lui et les radicaux. Le fait que M._ André Tardieu, on s’en souvient, avait pris grand soin de ménager les radicaux et de laisser les voies ouvertes à une concentration républicaine donne à la déclaration de M. Herriot une gravité particulière et semble indiquer que le chef des radicaux est disposé à récrire F histoire de 1926 et à entraîner ses troupes non vers une union des républicains, mais Vers une formation pastelliste renouvelée de 1926....