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L’Ami du peuple, 6 février 1933

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L’Ami du peuple
6 février 1933


Extrait du journal

Avec quelques personnes que Mme Adolphe Brisson avait aimabêlement conviées, nous écoutions, l'autre jour, le professeur Piccard. ce savant qui a coutume de s’enfermer dans une boule pour s'aller perdre dans les gouffres célestes de l'azur. Il nous disait, entre autres choses, que les étoiles, qui sont mortelles, sont plus grosses à leurs débuts qu’en leur maturité. Elles passent leur temps à se rapetisser ; et — l'on nous permettra cette remarque — ce serait un spectacle étonnant si la race humaine se comportait à la façon des astres. On verrait, à Paris et ailleurs, des géants : ce serait les petits garçons, et leur père, dont le chapeau leur frôlerait le genou, lèverait la main pour la leur donner à la traversée des rues... Enfin, les grands-parents seraient devenus si petits, — si petits que nous devrions les chercher pendant des heures, quand il leur aurait pris fantaisie de s'endormir dans un briquet vide ou dans un dé à coudre....
L’Ami du peuple du soir (1928-1933)

À propos

L’Ami du peuple, édition du soir, est un quotidien français fondé par le parfumeur François Coty. Anti-parlementaire et très éloigné du titre homonyme créé par Marat 140 ans plus tôt, L’Ami du peuple était ouvertement xénophobe, antisémite et nationaliste. Il a été diffusé du 5 novembre 1928 au 7 mai 1933. Tout comme son édition matinale, son très faible coût le destinait aux classes moyennes, et son horaire de publication lui permettait d’inclure les dernières actualités du jour. 

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