Extrait du journal

Gebhart semblait avoir vraiment vécu dans la Rome des Papes. Au témoignage de M. Louis Conard, le docte éditeur parisien, qui l’a beaucoup connu, il donnait l’impression d’avoir été, au siècle où le Saint Père exerçait encore des prérogatives de chef féodal, le familier des pontifes et de ce monde coloré, grouillant, à la fois espiègle et secret, qui pullulait autour d’eux. Peut-etre qu’à certaines heures l’auteur de 1 Italie Mus- I tique croyait s’être assis sur les] escaliers des couvents « avec les i orphelins et les affamés qui, la | face morne et l’écuelle vide, attendaient l’aumône traditionnelle ». Peut-être croyait-il avoir véritablement jadis séjourné aux Monti, ' au Transtévère. à la Regola, dans les carrefours ou sur les bords sablocus du Tibre, où se réunit le peuple étrange des femmes, des* enfants, des béguines et des vieux | mendiants. Peut-être avait-il écouté, dans quelque existence de songe. « le coupe-feu tinté au campanile des basiliques, à SaintPierre, à Saint-Jean de Latran, à Sainte-Marie Majeure, et les voix de bronze se répondre lugubrement au travers de la bruine »....