Extrait du journal

— Mais, alors ? comment $e fait-il que, la Trésorerie ayant besoin chaque matin de plusieurs millions empruntés aux banques, la Commission des finances ne cesse d’imaginer des mesures propres à vider les coffres et la caisse des banques ? Sous Vinspiration des socialistes, la Commission avait décidé de supprimer les litres au porteur en obligeant leurs propriétaires à y inscrire leur noms et adresses. Puis voici que la même commission a voulu obliger les citoyens à indiquer le nom et l'adresse du banquier chez qui ils avaient un compte, afin que les agents du fisc puissent éplucher leurs dépenses et les agents du socialisme international organiser la conscription des fortunes. La commission. c'est entendu, a écarté pour l’instant, je dis pour Vinstant, la déclaration obligatoire des comptes en banque. Mais c'est le secret de Polichinelle que le gouvernement avait été averti de ce que les titulaires de comptes supprimaient déjà leurs comptes et que le fameux « prendre l'argent là ou il est > devenait déjà « là où il était » ; c'est le secret de Polichinelle que les récentes menaces de M. Chéron contre les coffresforts des particuliers situés dans les banques n'avaient réussi qu'à provoquer le déménagement des valeurs des coffres des banques, où elles étaient, dans les coffres des particuliers, où elles sont à présent, et cela à un point tel que les actions des fabricants de coffres n lient en Bourse chaque jour : c'est le secret de Polichinelle, en un mot, qu’à chaque intrusion du socialisme dans la vie sociale tous les ressorts de la vie financière éclatent. Et il se trouve des députés et même des ministres pour prendre, chaque fois qu’ils ont besoin d*argent, toutes les mesures qui font fuir l'argent ? Que faut-il donc penser d*eux ?...