Extrait du journal

Ceci explique bien des choses. Les papillons viennent se brûler les ailes aux étoiles. • Il y a, parfois à son insu, une part d’orgueil dans la passion qu’éprouve pour une actrice l’homme qui prétend à être son amant, ou son mari. A part quelbues exceptions délicieuses, de telles femmes n’appartiennent, ne peuvent appartenir à personne qu’à leur art et au pubhc.31 est leur vrai, leur seul maître. Si elles n’étaient coquettes par nature, elles le deviendraient par métier. En outre, leur tendance féminine à dissimuler s’aggrave d’une duplicité professionnelle aussi. La comédie les imprègne du soir au matin et du matin au soir. Elles finissent par ne plus savoir quand elles sont dans la vie réelle et quand elles sont sur les planches. Si bien que, lorsqu’un adorateur affolé se tue sous les yeux d’une d’elles, celle-ci éprouve, à travers son chagrin, quelque fierté d’avoir si bien tenu son rôle dans la grande scène du deux. L’accoutumance aux grands gestes passionnels les empêche de s’en émouvoir. Elles deviennent les dupes de leur habitude du drame, avec une sorte de sincérité....