Extrait du journal

luxo ni de la lune de Balzac. Ils se contentent d’étonner, mais ne paraissent point. Que dis-je ? Ils se cachent soigneusement. Ils n’ont souci que du bruit que pourront faire leurs actes. C’est ainsi que, depuis quelques semaines, un personnage occupait ses loisirs nocturnes à épouvanter ses voisins. On n’a garde de louer une occupation si étrange ! Nous sommes trop ami de notre sommeil pour approuver ce citoyen, qui dressait une sorte de fantôme dans son jardin et, se cachant dans l’ombre, lui faisait, au clair de la lune, remuer les bras, tour à tour, en tirant de longues ficelles, cependant qu’il menait le plus grand vacarme du monde en tapant sur un tonneau vide. Vous venez de lire cette histoire dans les journaux et l’on ne sait guère ce qu’il adviendra de ce metteur en scène étonnant. Retraité des chemins de fer, je pense qu’il éprouvait une immense nostalgie à ne plus régner obscurément sur des multitudes de voyageurs et que, n’ayant plus de disques à manouvrier, il se consolait, comme il pouvait, en tirant les ficelles d’un spectre....