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L’Assemblée nationale, 11 mai 1856

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L’Assemblée nationale
11 mai 1856


Extrait du journal

subites qui cherchent dans la foule au liasard. D semble que cé soit un avertissement d’en liant, et chaque jour une épouvante nouvelle augmente, ■n la continuant, la terreur inspirée la veille par ces grands coups que frappe une invisible main. La vie est saisie par la mort, et l’on passe du sommeil au tombeau sans ce cri suprême et cet adieu qui relient ceux qui partent à ceux qui res tent. La prière n’a pas même le temps de s’age nouiller, et, comme ces exilés qui descendent sur la terre étrangère sans qu’un sourire les accueille, les âmes arrivent solitaires devant leur Créateur et leur Juge. La mort est comme un maître qui passe dans un champ rempli de moissonneurs. Combien qui ne sont pas prêts quand elle les appelle ! Combien qui n’ont pas fini leur tâche et lié leurs ger bes quand elle dit : Me voilà ! La veille, il était sain (le corps et d'esprit; il avait achevé une œuvre nouvelle et mis un fruit de plus dans cette corbeille déjà si pleine ; il était heureux, actif, et prompt au travail comme au plaisir ; un instant, on l’entendit se plaindre d’un léger mal de tête, comme si l'ange de la mort l’avait en passant doucement effleuré de son aile, mais avant de s’endormir, il écrivait encore pour donner un rendez-vous à un maître comme lui, à M. Auber, auquel il 'recommandait de l’attendre le matin même, et il antidatait cette lettre. Le lendemain, ce n’était plus qu’un cadavre, et l’heure du rendez-vous n’était pas encore sonnée. Il ne rentre pas dans les bornes de ce feuil leton de faire une biographie complète sur ce lui que nous pleurons tous, et qui fut tout ensemble notre collaborateur et notre ami. Com bien de pages ne faudrait-il pas pour racon ter cette vie si pleine de travaux et de luttes, si animée et si active, si courageuse et si patiente...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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