Extrait du journal
Que vous semble de cette jeune Amérique qu'on nous avait proposée pour modèle ? Le Journal des Débuts signale ce qui vient d’ètre fait par le département de l’Oise pour étendre et développer l’étude de Vagriculture. Il en reporte, comme il est juste, le principal honneur à M, le baron de Tocqueville et à M. Gosein : Un des propriétaires les plus éclairés et les plus considérés du département de l’Oise, M. le baron de TocquevHIe, a pensé qu’un excellent moyen d’améliorer l’agriculture serait d’en enseigner les principes aux personnes qui, par leur position, sont le plus à même de les répandre et de les propager, c’est-à-direaux enfants des agriculteurs qui sont éle vés dans les collèges, aux jeunes gens qui se desti nent à l’état ecclésiastique et qui rempliront plus tard les fonctions de desservants dans les communes rurales, et enfin aux élèves des écoles normales primaires. Pénétré de cette idée, M. le baron de Tocquçville n’a rien négligé pour la mettre en œuvre. Cédant à ses instances, un ancien cultiva teur, M. Gossin, homme aussi honorable que savant, est venu se fixer dans le département, où depuis huit ans il donne des leçons d’économie agricole au collège de Compiègne, su petit séminaire de Noyon, au grand séminaire de Beauvais et à l’école nor male primaire établie dans la même ville et dirigée par les Frères de la Doctrine chrétienne. Cet enseiSnement a porté les meilleurs fruits dans tout le épartement, où il a répandu le goût de toutes les améliorations agricoles et popularisé l’excellente méthode du drainage. Encouragé par ce premier succès, M. le baron de Tocqueville a conçu le projet de doter le département d’une institution spéciale en ce genre. Il a fait au conseil général la propo sition de créer à Beauvais une école normale d’a griculture. Le conseil général s’est empressé d’a dopter la proposition de M. de Tocqueville et de voter des fonds en vue de la réaliser. De son côté, le ministre do l’agriculture a pris l’engagement de concourir pour une subvention annuelle de 10,000 francs à cette création. Les hommes les plus recommandables du dépar tement et les autorités locales, au nombre desquel les il. suffit de citer l’évêquo et le préfet, se sont associés avec l’empressement le plus honorable à la pensée de M. de Tocqueville. Des magistrats, des fonctionnaires publics ont inscrit leurs noms sur la liste des professeurs qui rempliront les chaires du nouvel établissement. L’école normale d’agriculture a été solennelle • ment installée à Beauvais le 22 novembre dernier ; elle a été placée, comme l’école normale primaire, sous la direction des Frères de la Doctrine chrô£ nue. Ainsi que l’indique son titre, le premier, le principal but de cet établissement est de former des professeurs qui se rendront dans toute la France avec la mission de fonder des cours d’agri culture près des lycées, des séminaires et des écoles normales, partout enfin où le besoin s’en fera sentir. Le second but de cette école est de compléter par la pratique des leçons théoriques d’agriculture que recevaient déjà les élèves de l’école normale primaire établie à Beauvais ; en outre, elle doit offrir un enseignement agricole aux jeunes gens qui, sans se destiner au professorat, annonceront un goût sérieux pour l’agriculture. Elle recevra les jeunes gens qui lui seront envoyés à titre de boursiers par les autres départements. Le Journal des Débats fait ensuite connaître le programme de l’Ecole de Beauvais, qui ne doit pas intéresser seulement le département de l’Oise, ruais tous les départements de la France, puisque tous peuvent profiter de l'excellent enseignement qui s'y donne : Ce programme comprend l’agriculture et l’éco nomie rurale, le génie rural, le droit rural, les sciences naturelles appliquées à l’agriculture, la chimie et La physique appliquées à l’agriculture, la...
À propos
La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.
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