Extrait du journal
res barrières qui s’opposaient à leur retour au mi lieu de leurs concitoyens. Les portes de la patrie leur sont ouvertes. On ne leur demande d’autre engagement que de ne pas troubler par de nouvel les agitations la paix dont jouit notre pays. On ne leur demande que de se soumettre aux lois, de respecter la volonté du peuple entier solennellement exprimée à trois reprises différentes par des mil lions de suffrages. Qd’ect-cela, sinon le premier et le plus saint des devoirs de l’homme vivant en société? Qu’est-ce, sinon la base même de l’ordre social? La loi peut n’avoir point l’adhésion dg toutes le» intelligences; les institutions publiques peuvent n’avoir point la sympathie de tous les citoyens ; mais, tant qu’elles existent, elles doivent être obéiee et respectées ! Où en serait l’humanité, grand Dieu! A quel chaos aboutiraient les Etats et les peuples, si chaque individu pouvait s’insurger contre l’ordre établi et se créer à lui-même sa loi et son indépen dance à côté de la loi de pays et peut-être même contre elle. Ddmander à tous ceux que nos luttes civiles ont jetés hors du sol national la soumission aux lois, ce n’est donc que leur demander l'accomplissement d’un devoir aussi légitime que nécessaire dans tout Etat civilisé. Il est donc vrai de dire que, dès à présent, il n’y a plus d’exilés ; il n’y a plus que des émigrés parmi ceux qui ne voudront pas se soumettre à la volonté générale de la France. Oû a dit qu’il convenait d’établir une différence entre ceux qui ont été transportés ou expulsés à la suite d’un jugement, et ceux qui ont été éloignés temporairement du territoire par mesure de sûreté générale. Nous croyons que cette distinction n’est pas fondée. Il n’y a aucune raison pour moins exiger des un» que des autres la soumission aux lois et aax insti tutions nationales. Il semble même nue, jusqu’à un certain point, plus l’intelligence et la position dos individus sont élevées, plus Vaccomplissement des devoirs sociaux devient pour eux impérieux et obli gatoire. — J. Cohen. Le Constitutionnel publie un long article inti tulé un fils de France. Sans même l’avoir lu, on comprendra que cet article nous inspire bien des réflexions, mais on comprendra encore que nous gardions nos réflexions pour nous-mêmes. Voici un extrait de l’article du Constitutionnel: De tous les appuis humains dans lesquels l’Em pereur peut légitimement mettre sa confiance, le plus ferme, à coup sûr, c’est la fidélité de sa dynas tie au principe dont elle est l’expression glorieuse. La dynastie napoléonienne, née de la révolu tion, de sa gloire, non de ses fureurs, représente les grands principes de 1789. Elle n’est d’aucun parti, parce que les partis sont des fractions du pays ; elle n’est ni aristocratique, ni bourgeoise, ni jacobine, elle est nationale, régnant pour tous, au nom de tous. Là est sa force ; là est, avec la pro tection de Dieu, la garantie, de sa durée. Dormez donc en paix, sous cette sauve-garde qui ne vous trahira jamais, noble Fils de France, rameau d'or de la vieille monarchie française, trans figure et rajeunie par la Révolution.— A. Granier de Cassagnac, député au Corps Législatif. Le Siècle a un article non moins solennel sur le Congrès de Paris. C’est M. Havin qui prend luimême la peine d’apprendre au Congrès ce qu’il convient de faire pour assurer la paix de l’Europe# Profitons nous-mêmes de cet enseignement : Lorsque le Congrès réglera les conditions sur les quelles cessera l’occupation de la Crimée par les troupes alliées, il pensera aussi à l’occupation de Rome par les troupes françaises et l’occnpation de» Légations par les Autrichiens Il faut que l’étranger quitte ces cou*» très qui n’ont été que trop souvent reniées par les conquérants. La France le veut et le peut sans dan ger pour sa politique ; l’Autriche devra suivre son exemple. Mais, dira-t on, que deviendra le pouvoir tempo rel du pape si les soldats de la France et de l’Au triche le laissent seul en face de populations hosti les ? Nous croyons qu’on exagère beaucoup cette hostilité. Nous croyons que si le pape vent donner des garanties aux peuples soumis à sa loi, que e’ü veut imiter l’exemple du Piémont et gouverner dans un sens libéral, il retrouvera les sympathies qui l'avaient accueilli lorsqu’il monta sur le trône pontifical. Mais nous nous arrêtons : ce n’est pas incidemment, nous le répétons, que nous voulons traiter cette grande question italienne qui fait vi brer le cœur de tous ceux qui ont embrassé la cause sainte de 1* liberté et de l’indépendance des na tions. — L. Havin. . Imaginez quelque chose de plus plaisant que de dire au Saint-Siège : Nous allons retirer nos soldats qui vous défendent contre la démagogie^ vous ferez à Rome les mêmes lois qui viennent d’attirer vos foudres sur Turin, et tout finira par un baiser Lamourette. Le Siècle abuse du droit d’être plaisant. Mais il abuse de tout. Il abuse surtout du droit incontestable qu’a l’ignorance de ne savoir ce qu’elle dit. Voici un quatrième ou un cinquième article sur les évêques fonctionnaires publics. On imagine ceci : le traitement payé par l’Etat aux ministres du culte n’est pas un traitement : c’est l’indemnité légitime due au clergé peur le» biens dont l’horrible révolution de 89 Va dépouillé. Je vous laissa à penser toutes les phrases plus ou moins françaises que Von brode sur ce thème si propice aux amplifications. Quel dommage qu’il suffise d’un coup d’épingle pour crever ces ballon» d’enfants! Il est triste sans doute de souffler sur un château de cartes si habilement monté, mais 1» vérité historique a bien quelques droits. Or, il n’est pas vrai, mais pas vrai du tout? que le clergé ait été dépouillé de ses biens. D’abord, le clergé ne pouvait, ne devait rien posséder. Les ri chesses immenses que la piété des fidèles avait mises à sa disposition ne lm. appartenaient pas : il en était seulement le dépositaire : et tout ce riche dépôt, dent l’origine renferme bien çà et là quelques violences et quelques impuretés, était le patrimoine des pauvres. Il est vrai que le dépositaire n’a pa»...
À propos
La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.
En savoir plus Données de classification - paulin gillon
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