Extrait du journal

ON nous excusera de marquer notre étonnement devant la prise de position de la C.G.T. en face du problème constitutionnel qui ne nous semble pas être, à proprement parler, du ressort d’une organisation professionnelle telle que la grande centrale syndicale. Ce qui nous étonne bien plus, ce sont les arguments employés dans le manifeste de la C.G.T. pour inciter ses adhérents à répondre OUI à la Constitution présen tée ; comme si ce simple mot avait un effet magique et devait automatiquement amener l’abondance, sous forme de « plus de ravitaillement, plus de vêtements, de chaussures, d'ustensiles de ménage et à des prix abordables pour les paysans, plus de machines agri coles et à meilleur prix ». Outre que ces mêmes pauvres arguments ont déjà servi, au referendum du 21 octobre, à un parti politique et pour des fins identiques, nous pensons que c'est là faiçe bien peu de cas de la dignité du travailleur, de sa fierté, de son amour de l’indépendance et de la liberté, que d’essayer de lui extorquer une réponse en lui sou mettant une série d’arguments pour ou contre ses inté rêts, sans lui expliquer, en même temps, comment cette réponse amènera la réalisation des avantages qu’on lui laisse entrevoir. Nous qui avons pour but essentiel la véritable libéra tion de la classe ouvrière, nous nous élevons contre ces méthodes qui tendent à ne considérer les travailleurs que comme des êtres privés d’initiative, d’intelligence et de volonté, devenant, entre les mains d'une organi sation syndicale une masse de manoeuvre et un moyen de pression dont on se sert pour satisfaire les intérêts et les ambitions d’un parti. NON... les travailleurs ne sont pas des perroquets, qu’on laisse dans l’obscurité pour IdUr faire répéter ce qu'on veut bien leur faire dire. Ils sentent toute la nécessité et l’importance d'être groupés et organisés pour la défense de leurs droits et de leurs intérêts pro-...