Extrait du journal

Rue Saint-Dominique. Plusieurs dizaines de journalistes représentant la presse française et étrangère s’apprêtent à recueillir les déclarations que va leur faire le général de Gaulle. Quinze heures trente. Avec une exactitude militaire, le chef du gouvernement provisoire apparaît. Pourquoi cette « conférence de presse > ? Lui-même va le spécifier sans détour : — Si j'ai demandé à vous voir, c'est parce que les événements qui constituent non pas seulement des épisodes orientaux, mais aussi, j’ai le regret de le dire, une crise internationale, ont donné lieu à beau coup de fausses nouvelles. Dans l’intérêt générât!, je tiens à éclaircir les choses. La France, en raison de son influence culturelle et de ses affinités particulières avec le monde arabe, tient, dans l’Orient, une place éminente. L’Angleterre, de son côté, pour des raisons plus spécialement commerciales, y joue aussi un rôle considérable. La querelle franco-britannique remonte à 1918... De 1918... Et le général de Gaulle de rappeler alors les accords conclus entre les deux puissances pendant la première guerre mondiale (accords dits « Sykes-Picot » du nom de leurs signa taires, ainsi que le régime des - man dats » institué par la Société des Na tions. — La France, reprend-il. a eu pour souci constant de conduire la Syrie...